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                         Résultats de l'étude "Massy et les collèges" (2023)

                                                                
Le niveau à la sortie du collège et l’arrivée aux lycée Fustel de Coulanges et Parc de Vilgénis


La question du niveau des collèges de Massy et la comparaison avec les autres établissements des villes voisines revenait beaucoup dans les discussions et réponses au sondage. Un premier éclairage important pour nous était de savoir comment se passe la sortie du collège et l’arrivée en seconde,  où les élèves de Massy fréquentent et retrouvent des élèves des collèges des villes voisines, publics ou privés. Nous nous sommes focalisés ici sur la voie générale,  car c’est pour cette voie que la comparaison entre les établissements (dans et hors Massy, public et privé) semblait le plus se poser chez les massicois-es.

En bref, pour cette partie :

Vrai ou Faux : choisir de faire son collège à Massy  dans le public plutôt qu’en dehors de Massy (privé ou public) influe négativement  sur l’avenir scolaire de mon enfant
—> A priori faux, d’après les divers retours collectés, en particulier le sondage des parents ou les retours des lycées (voir ci-dessous).  Aucun élément dont nous disposons ne montre un avantage scolaire à choisir un collège en dehors de Massy. Cela peut dépendre ensuite du profil ou des goûts de l’élève.

Vrai ou Faux : l’environnement familial et la capacité qu’il a à accompagner l’enfant dans son cursus  scolaire influe sur son niveau et sa trajectoire scolaire
—> A priori c’est vrai, que ce soit dans notre petite étude pour Massy ou plus globalement



Effet moyen à partir des notes des élèves .

Nous avons utilisé les notes obtenues par les élèves en filière générale en seconde des deux lycées généraux de Massy (Fustel de Coulanges et Parc de Vilgénis) sur 4 ans (2019-2023). Les directions des lycées nous ont transmis des moyennes générales sur l’année, anonymes, agrégées en fonction du collège d’origine. Les chiffres sont relativement stables au cours du temps, et relativement cohérents entre les deux lycées.

Fustel de Coulanges : Le collège hors de Massy qui envoie le plus d’élèves à Fustel de Coulanges est le collège Jean Moulin situé à Verrières.  Les effectifs sont de plus de 60 élèves par an, soit un nombre comparable à chacun des trois collèges de Massy.
L’écart des moyennes entre le collège de Verrières et les collèges G. Philipe et D. Diderot à Massy est très faible et stable. Le collège Jean Moulin à Verrières réalise 0,4pt de plus que les deux collèges massicois, en moyenne, sur 4 ans. Au vu des distributions des notes, on peut dire que le niveau ainsi mesuré est quasiment le même. Cet écart  semble d’autant plus faible que le collège de Verrières bénéficie a  priori d’ un indice de positionnement social plus élevé que les collèges massicois, c’est à dire des familles globalement un peu plus favorisées que pour les collèges de Massy, ce qui impacte la réussite scolaire. Nous ne pousserons pas plus la comparaison. Le but n’est pas ici de rentrer dans une logique de classement de la formation ou l'efficacité des collèges qui demanderait d'intégrer divers autres facteurs ou données, comme le taux de poursuite dans la filière générale. Mais on peut noter que l’écart est très faible.
L’écart en moyenne est un peu plus important avec B. Pascal, sans que ces chiffres ne remettent en question la qualité de la formation reçue à B. Pascal. En effet, le niveau scolaire ou la capacité de l’environnement familial à aider est moins élevé pour les collégiens arrivant à B. Pascal. Le choix B. Pascal ne pénaliserait donc a priori pas non plus la trajectoire scolaire d’un élève donné.
Les élèves de seconde du lycée Fustel qui ne viennent ni d’un collège de Massy ni de Verrières proviennent de divers collèges, pour des plus petits nombres pour chacun. L’institut Saint Martin à Palaiseau est le deuxième collège hors de Massy à envoyer le plus d’élèves à Fustel, environ 20 élèves par an. Ces élèves sont, de ce que nous avons entendu,  souvent des massicois qui reviennent sur Massy pour le lycée. Mesurer et comparer les conséquences du choix de ce collège sur la trajectoire scolaire d’un enfant est plus délicat car les nombres sont plus faibles mais surtout il y a des biais bien plus importants. L’institut Saint Martin sélectionne les dossiers pour l’entrée au collège et pousse peut-être parfois hors de ses murs des élèves qui ne réussissent pas. La sélection biaise à la fois le niveau scolaire d’entrée et la capacité des familles à accompagner scolairement les enfants. Pour une comparaison entre  les formations et l'intérêt pour un enfant donné de choisir un collège plutôt qu’un autre (en oubliant ici les questions de coût, de distance, d’environnement…), il nous faudrait plus de données que celle nous avons actuellement, avec une connaissance des profils des élèves (notes, milieu social…) Nous n’avons pas ces données et à nouveau nous ne cherchons pas à rentrer dans une logique de classement.
Ceci dit, il n’est pas forcément important d’aller plus loin pour émettre un premier avis, positif, pour les collèges de Massy. A l’arrivée en seconde, l’écart entre les moyennes des élèves venant de l’Institut Saint-Martin et celle venant  de G. Philipe ou D. Diderot fluctue un peu en se situant en dessous de 2 points sur les 4 ans. Cet écart nous paraît relativement faible par rapport à la distribution des notes des élèves ou aux biais du recrutement à l’entrée au collège.
Cela nous laisse penser que choisir un collège public de Massy permet tout autant la progression de l’enfant que d’autres établissements autour de Massy, y compris des établissements sélectifs.
 
Lycée Parc de Vilgénis. Les comparaisons sont assez similaires pour l’arrivée à Vilgénis, si ce n’est que  le collège public hors de Massy qui envoie le plus d’élèves est le collège Emile Zola à Igny. Le collège Emile Zola est  d’ailleurs le collège qui envoie le plus d’élèves au lycée Vilgénis avec environ 80 élèves par an ces deux dernières années, dont  une grande majorité en filière générale. Les collèges G. Philipe et D. Diderot envoient autour de 40 élèves chacun dans la voie générale et B. Pascal autour  de 20 élèves. En moyenne, l’écart entre les trois collèges de Massy réunis et   le collège Emile Zola est de 0.6pt en 2022-2023, pour les deux trimestres écoulés, en moyenne générale. A nouveau, cet écart est faible par rapport à la distribution des notes et au fait que l’indice de positionnement social du collège Emile Zola d’Igny est plus élevé que celui  des collèges massicois. Les résultats sont relativement stables également ici en temps, même s’ils varient un peu plus que pour les comparatifs de l’arrivée  au lycée Fustel.
Notons notamment une variation importante des effectifs en provenance d’Igny à l’arrivée en seconde en 2021, a priori dû à l’ouverture du nouveau lycée international  de Palaiseau (ils étaient autour de 140 élèves auparavant en provenance du collège Emile Zola). Cette baisse d’effectif  s’est visiblement accompagnée d’une légère réduction des écarts en moyenne entre le collège public d’Igny et  ceux de Massy. L’ ouverture du nouveau lycée a aussi impacté le lycée Fustel de Coulanges en 2021, avec un effet moindre en  terme effectif concerné (pour l’évolution du nombre d’élèves venant de Verrières).
On retrouve un écart un peu plus important entre les collèges de Massy et les collèges sélectifs, qui s’explique toujours  bien comme précédemment par les biais importants de sélection. Saint Martin est à nouveau le collège privé qui envoie le plus d’élèves, entre 20 et 30 en fonction des années.

En résumé, si  le nombre de collégiens de Massy continuant sur Vilgénis est moins important que le nombre poursuivant sur Fustel,  les comparaisons sont assez semblables et cohérentes pour les deux lycées, attestant d’une bonne réussite globale et comparative des élèves issus des collèges de Massy.


Avis d’enseignants des lycées, et origine des “meilleurs élèves”.
Nous avons complété cette analyse des notes à l’arrivée en seconde avec l’avis des enseignants des lycées, via des retours oraux et écrits. Nous avons posé deux questions essentiellement :
- Le choix du collège se voit-il dans la formation des jeunes : vos élèves issus de tel ou tel collège vous semblent-ils mieux formés (méthodes particulièrement performantes, pédagogie...), ou au contraire moins bien formés (lacunes, …) ?
- D'où viennent vos meilleurs élèves ?

L’ensemble des enseignants de Fustel de Coulanges a reçu un petit questionnaire et une dizaine d’enseignants du lycée du parc de Vilgénis ont été consultés. Une quinzaine d’enseignants a répondu. Les questions posées ne sont pas simples, les enseignants n’ayant pas la connaissance systématique du collège d’origine de leurs élèves ou la possibilité de distinguer l’effet collège de l’effet lié à l’environnement familial. Néanmoins, ils ont pu se forger une opinion globale au fil des années, ce qui rend intéressant à nos yeux les retours collectés, surtout quand ils se sont sérieusement penchés sur l’origine des élèves et les questions qui nous occupent ici.

Sur le premier aspect concernant la qualité de la formation, la plupart des enseignants qui ont donné leur avis pensent que l’élève est d’autant meilleur que son entourage le stimule, valorise l’école, l’aide etc. Aucun d’entre eux n’indique un effet collège, c’est à dire qu’un enfant réussira mieux en choisissant  le collège A plutôt que le B. Cet avis va dans le sens de nombreuses études et la question est fort bien documentée : les effets du milieu social sont largement dominants sur ceux des établissements scolaires fréquentés. Le lecteur pourra consulter les références [1,2].
Sur le deuxième, à savoir l'origine des bons ou très bons élèves, ils viennent visiblement d’un peu partout. Citons deux retours qui nous ont parus particulièrement saillants :
Pour Fustel, en SVT où des échanges entre collègues ont eu lieu : “Nos meilleurs élèves viennent surtout de  D. Diderot, G. Philipe, Verrières le Buisson et des établissements sélectifs (notamment Sainte Marie).”
Pour un enseignant de mathématiques du parc de Vilgénis qui s’est intéressé à la question et a évalué  les lycéens pendant plus de 15 ans : ”Il est assez frappant que mes tous meilleurs élèves viennent toujours de Massy, en particulier de G. Philipe.”.


En conclusion, les résultats récoltés plaident très favorablement pour la capacité des différents collèges massicois à faire réussir les enfants, y compris comparativement aux collèges voisins (publics ou privés), que ce soit en moyenne ou pour les très bons élèves.


Références : pour des éléments de synthèse sur la question du rôle de l'environnement familial : 
[1]  repère “Sociologie de l'école” publié en 2016 par  Marianne Blanchard et Joanie Cayouette Remblière
[2] Comment évoluent les inégalités de performances scolaires au collège? Un suivi longitudinal des élèves entre la 6e et la 3e, par Joanie Cayouette-Remblière et Léonard Moulin, Population-F, 74 (4), 2019, 551-586.