"Massy Ambition Education" collectif en construction, bienvenue à vous !
Résultats de l'étude "Massy et les collèges" (2023)
Enseignement : effectifs par classe, qualification des enseignants, absences, évolution
En bref dans cette partie:
Vrai ou Faux : le nombre d’élèves par classe est le même dans le public que dans les collèges privés sous contrat et de 30 élèves (max) ?
-->Faux : si les
établissements sous contrats sont supposés avoir au plus 30 élèves par
classe, comme les établissements publics, les effectifs diffèrent un
peu, les classes dans le public sont souvent un peu moins chargées
(voir ci-dessous).
Vrai ou Faux : Les enseignants
sont plus qualifiés dans les établissements privés, qui sont payants
pour les parents et plus exigeants sur le recrutement ?
-->Faux : pour diverses
raisons sur lesquelles nous reviendrons plus bas, c’est plutôt
l’inverse, il est plus difficile pour le privé de recruter (à niveau de
qualification égal). L’argent déboursé par les parents pour une
inscription dans le privé est utilisé pour différents frais liés à
l’établissement ou pour l’encadrement hors classe ou parfois pour
les sorties.
Vrai ou Faux : Les enseignants sont autant absents dans le public que dans le privé, et de moins en moins bien remplacés ?
-->Plutôt vrai : pour Massy et les collèges autour, nous n’avons pas les chiffres pour comparer.
Au niveau national, il y a très légèrement plus d'absences dans le
public. Le système de remplacement est a priori meilleur dans le
public. Les remplacements semblent par contre de plus en plus
compliqués, notamment en Essonne, que ce soit dans le public ou le
privé.
Nombre d’élèves par classe
Le nombre d’élèves par classe est un élément important pour le
suivi et la gestion de la classe ou la correction des devoirs des
élèves. Voilà les effectifs en moyenne cette année (en 20022-2023,
arrondis à 0,25):
Public à Massy
: D. Diderot :
27,5
G. Philipe :
27,5
B Pascal : 26
Privé
:
Saint Martin (Palaiseau) : 30 Sainte
Marie (Antony) : 32.
Qu’en est-il de façon nationale ? Dans Repères et références
statistiques (RERS, 2022), on trouve qu’en 2021, les élèves des
collèges publics étaient 24,8 par classe en moyenne ; ceux des collèges
privés étaient 27,4 élèves par classe en moyenne, un écart stable
depuis 10 ans. Les écarts sont similaires à ce qu’on connaît pour Massy
et les collèges privés autour, avec des effectifs globalement un peu
plus élevés.
Comme nous avons pu le vérifier dans le sondage à Massy et comme les
effets de sélection pouvaient le laisser présager, les collèges publics
ont souvent plus d’élèves perçus ou jugés perturbateurs. Mais ils ont
donc aussi souvent des effectifs un peu moins chargés que le privé.
Avec la sélection les établissements privés peuvent plus facilement
prendre beaucoup d’élèves, ce qui peut aussi entrer dans leur
logique, par exemple financière. A Saint Martin (Palaiseau), certaines
classes sont au-dessus des 30 préconisées pour les collèges sous
contrat. A Sainte Marie (Antony), elles le sont toutes (sauf classe
regroupant les élèves en difficulté), sans que cela n’apparaisse
d’ailleurs comme un problème en soi d’un point de vue gestion de la
classe car les élèves sont très sélectionnés.
Qualification des enseignants
Pour Massy et la comparaison avec les collèges privés autour, voilà les seuls chiffres dont nous disposons actuellement :
Taux de contractuels 2022-2023:
Les collèges de Massy :
8.5% Institut Saint Martin
: 20%
Institut Saint Marie : Non connu
Ces chiffres donnent le % de personnel enseignant contractuel dans
chaque établissement. Ce sont donc des % sur des personnes et non
sur les heures effectuées. Le nombre d’heures effectuées par des
contractuels est nettement plus bas, du moins pour les collèges de
Massy pour lesquels nous avons une idée plus précise, car
les contractuels interviennent surtout pour des compléments
d’enseignements. Ces chiffres donnent une idée du niveau de
qualification, nous ne prétendons pas qu’il correspondent à un niveau
de qualité pédagogique.
Et au niveau national ? On retrouve des données proches [Panorama statistique des personnels de l'enseignement scolaire 2021-2022 | Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse]:
- la part de non-titulaires : en 2021, 9,1 % des enseignants du second
degré public sont non-titulaires, contre 20,3 % des enseignants du
second degré privé. (Fig 2.3, panorama statistique 2021).
- la part d'agrégés (et donc les niveaux de diplôme) 13 % des
enseignants du second degré public sont agrégés, contre 3 % des
enseignants du second degré privé. (panorama statistique 2021).
Pourquoi une différence si nette dans le recrutement des enseignants
entre public et privé ? Pour différentes raisons probablement. Voilà
deux éléments d’explication. Les grilles de salaires sont les mêmes
mais dans le public, les enseignants bénéficient d’un statut plus
avantageux (ils sont fonctionnaires). De plus, les enseignants peuvent
préférer un engagement pour l'enseignement public, indépendamment du
statut ou des conditions, plutôt qu’un engagement pour un établissement
privé. On renvoie par exemple à (Données sur 2015, source : Delhomme,
"L'origine sociale des enseignant.es comparée à la population active en
2015", Éducation et Formations, no 101, 2020).
Les absences
Une partie des témoignages évoque les questions d’absences, dans le
public comme dans le privé, dans les collèges de Massy ou ailleurs. Au
vu des divers retours, la problématique semble
exister pour les différents établissements. La préoccupation sur les
absences nous paraît légitime, mais nous n’avons pas d'éléments pour
dire que ce serait mieux ici ou là.
D’un point de vue national, sur la dernière année, 38 % des enseignants
du public ont eu au moins un jour de congé maladie, contre 34 % du
privé. En moyenne, les premiers se sont arrêtés 8,2 jours, contre 7,6
dans le privé (second degré) (Tab 9.8, panorama statistique
2021). L’écart entre public et privé se réduit
progressivement depuis 2015. La DEPP a comparé la part de
personnes disant être allé travailler malade au cours des 12 derniers
mois et conclut à un fort présentéisme des enseignants : 43 % des
professions intermédiaires ou cadres non enseignants sont allés
travailler malade au cours des 12 derniers mois. C’est le cas de 60 %
des enseignants. (Fig 9.3)
Les difficultés de gestion des absences des enseignants est liée
notamment à l’attractivité du métier d’enseignant et au manque de
remplaçants. On pourra consulter par exemple
LeMonde-éternel problème des remplacements;
BFM-Cour des comptes-primes pour les remplacements.
Une piste d’amélioration est l’utilisation du système permettant le
remplacement d’un enseignant absent par un autre. Ce sujet est débattu
actuellement avec l’idée d’inciter les enseignants à faire des
remplacements, via des heures en plus, sans que cela ne soit imputé sur
le budget de leur établissement. Le système existe déjà en pratique
et peut sûrement être amélioré pour un meilleur fonctionnement
effectif. Ce système nécessite en effet une réactivité importante
pour des directions déjà bien occupées. La question n’est pas
simple aussi du fait de l’avis que peuvent avoir les enseignants
sur ce système alternatif de remplacement. Le coeur de la problématique
semble bien le besoin d’ augmentation d'attractivité du métier
d'enseignant, pour une évolution positive, pérenne et globale.
Évolution dans les années à venir
La conjoncture n’est pas bonne en terme d'attractivité du métier
d’enseignant et de remplacement, que ce soit dans le public ou
dans le privé, et fait l’objet actuellement de beaucoup de discussions,
notamment autour du pacte enseignant et de la revalorisation des
salaires. On pourra consulter par exemple:
LeMonde-cours des comptes-dégradaton de l'attractivité;
Challenges-moinsdecandidats;
Café pédagogique-pacteenseignant.
Notre département est particulièrement touché par cette problématique : Franbleu-académiedeVersailles-jobdatingenseignants.
Pour les maths par exemple, la question préoccupe depuis
plusieurs années, avec des concours ou le CAPES et l'agrégation qui ne
remplissent plus, du fait du niveau, et pas d’une exigence qui aurait
augmenté, au contraire. Citons: Marianne-capesmaths.
Les établissements privés, qui recrutent en moyenne leurs
enseignants à un niveau moins élevé et un système moins
efficace de remplacement, sont particulièrement impactés.
La question préoccupe à l’échelle nationale et on ne peut qu'espérer que les mesures à la hauteur de l'enjeu seront prises