Calcul de temps d'exécution parallèle et de taux de production: quelques remarques et problèmes en suspens.

Stéphane Gaubert

Resumé

Il s'agit d'un court exposé, dont l'objet est de faire une synthèse de deux travaux indépendants dont le lien est resté probablement inaperçu et de pointer quelques problèmes actuels. On considère les deux problèmes suivants qui n'ont semble-t-il rien à voir.

  1. Calcul d'accélérations parallèles. On considère un ensemble d'exécutions parallèles. On peut définir l'accélération parallèle (ou ``speedup'') d'une exécution comme le ratio du temps d'exécution séquentiel de cet ensemble de tâches sur le temps d'exécution parallèle sur un système donné. Formellement, on se donne un langage de trace reconnaissable L, décrivant cette exécution. Il s'agit de trouver les valeurs maximales, minimales, et asymptotiques (sur les longues traces) de cette accelération.
  2. Probleme classique du calcul du taux de production d'un graphe d'événements. Variante (moins classique) du calcul formel de ce taux lorsque certaines ressources sont vues comme des indeterminées.
On doit à Cerin et Petit un algorithme modulaire basé sur les formes normales de Cartier-Foata pour calculer l'accéleration de langages de trace reconnaissables. Plus récemment, d'autre techniques basees sur les automates a multiplicités (max,+) ont été proposées (S.G et J. Mairesse). Il existe bien des méthodes pour calculer le taux de production dans le cas ``constant'' (absence de ressources indéterminées). Dans le cas ``formel'', un algorithme également modulaire a été proposé (cf. Chap 9 (thèse), ou la lecture tres informelle, SPA). Une fois épurées, toutes ces questions se réduisent en fait à l'unique problème générique suivant.
  1. Soit M un monoïde, L une partie rationnelle de M, f, g des morphismes de M vers R^+ (muni de l'addition). Calculer phi(L)=\inf_{m\in L} f(m)/g(m). [on convient que 0/0=infty]
  2. Variante formelle. Même question lorsque f,g sont des morphismes de M vers le monoîde additif des formes linéaires à coefficients positifs de (R^+)^p vers R^+.
On peut calculer phi(L) par induction sur l'expression rationnelle décrivant L. On s'intéressera particulièrement aux quotients de M qui permettent de réduire la complexité du problème. On finira par un problème ouvert relié.