Des modèles très variés de nature algébrique ont été employés jusqu'ici pour représenter des SED. On a rappelé plus haut comment les systèmes dynamiques (max,+) et leurs extensions (systèmes , , automates à multiplicités) permettent de représenter diverses classes de SED. D'autres modèles ont été introduits. L'école fondée par Ramadge et Wonham verrait plutôt les mêmes systèmes comme des automates usuels (systèmes dynamiques booléens). Des modèles d'automates généralisés à la Alur-Dill sont aussi d'un emploi courrant pour les questions de vérification. Dans un autre esprit, la modélisation du parallélisme par des monoïdes et langages de traces est maintenant classique. Pour être complet, il faudrait aussi parler de la techniquement très différente modélisation de SED par des systèmes dynamiques sur des corps finis, motivée à l'origine par les problèmes de calcul d'horloge pour les systèmes temps réels.
On a affaire ici à une multiplicité de points de vue qui reste mal comprise, souvent génante. Devant une application nouvelle, il est parfois difficile de discerner les modèles pertinents. Les questions susceptibles d'être examinées par l'une ou l'autre de ces approches ne se recoupent pas toutes. Une tâche urgente consisterait à mieux cerner les pouvoirs d'expression et d'analyse respectifs des différents modèles, afin d'étendre la classe des systèmes analysables.
Bilan 97. Ce thème est l'un de ceux qui ont le plus progressé. Il intéresse de nombreuses équipes du groupe (particulièrement INRIA Rocq. et ENSMP, INRIA Sophia, LIAFA, Nantes). Exposés de: B. Gaujal, J.J. Loiseau, et exposé à venir J. Mairesse (Juin).
À la question ``quels sont les systèmes analysables via le semianneau (max,+)'', on répondait naguère ``les graphes d'événements'', c'est à dire des phénomènes de synchronisation (assemblage), ne prenant pas en compte l'aspect combinatoire (ordonnancement des tâches, routage à optimiser), vital dans la majorité des applications. On répondrait volontiers aujourd'hui ``les réseaux de Petri à choix libre'' ``multilinéaires'' (min,+), ou les résaux de Petri safe, lesquels se modélisent par des automates-empilements de pièces, ce qui est beaucoup plus général, et donne lieu à des problèmes algorithmiques nouveaux.
Il s'agit de voir de quelle manière l'algorithmique associée aux représentations algébriques (séries rationnelles (max,+) et semigroupes qui les sous-tendent, séries algébriques, variantes partiellement commutatives, arithmétique des ensembles semi-linéaires) peut s'appliquer à des calculs explicites de performance pour les systèmes à événements discrets déterministes et stochastiques. Par exemple, l'un des problèmes ouverts importants aujourd'hui consiste à calculer ou à approcher les exposants de Lyapunov (taux de croissance) de produits de matrices aléatoires (max,+), pour des classes suffisamment larges de systèmes. Une autre direction de recherche consisterait à voir de quelle manière les algorithmes de décision développés pour les langages à multiplicités sur le semianneau tropical peuvent s'appliquer à la vérification de SED. On fera aussi le point sur les outils de calcul formel et numérique (max,+), ceux-ci n'étant aujourd'hui disponibles que de manière parcellaire et faisant parfois défaut lorsqu'il s'agit de traiter une application de taille réaliste.
Bilan 97. On a surtout traité le calcul de taux de production dans le cas stochastique (exposants de Lyapunov). Ce thème intéresse à la fois les plus combinatoriciens du groupe (LIAFA) et les probabilistes des SED (INRIA Sophia, Grenoble). La journée du 2 Décembre était dédiée à ce thème (exposés de F. Baccelli, D. Krob, J.M. Vincent, et P. Chretienne pour les problèmes d'ordonnancement reliés).
Bizarrement, le problème ``le plus simple'' des SED stochastiques, i.e. le calcul du débit ou exposant de Lyapunov, est une mine de problèmes ouverts difficiles. Il y a semble t il des liens profonds entre ces calculs et la combinatoire des monoïdes de traces. On a un petit dictionnaire de modèles exactements résolus (techniques de chaînes de Markov, séries génératrices, méthodes de perturbations) qu'on a aperçu pendant la journée spécialisée du 2 Décembre, mais dont on est encore loin de comprendre la généralité.
La partie purement algorithmique et logicielle sera abordée à partir de la réunion de Novembre.
Bilan 97. Ce thème intéresse les plus automaticiens du groupe (INRIA Rocq., Nantes, Angers). Il a aussi une composante purement algébrique (théorie des semimodules), essentielle pour comprendre la géométrie de ces systèmes dynamiques (ensembles d'états accessibles, réalisation) et très liée à des questions de théorie des semigroupes qui sont la spécialité du LIAFA (éléments réguliers --ici dans des semigroupes linéaires--, classes de Green). Exposés d'E. Wagneur (semimodules) et d'E. Menguy (commande).
Bilan 97. Il faudrait probablement rebaptiser ce thème majeur ``Analyse Idempotente et Commande Optimale''. C'est l'une des parties les plus neuves et actives. Trois exposés dont deux de synthèse ont été donnés: S. Samborski, M. Gondran, sur l'approche (min,+) linéaire des EDP de Hamilton-Jacobi, M. Akian, sur les probabilités (max,+) (ou comment utiliser le formalisme des probabilités pour résoudre des problèmes d'optimisation), illustré par un exposé de P. Bernhard, sur les analogues théorie des jeux--commande robuste du principe d'équivalence à la certitude bien connu en commande linéaire quadratique gaussienne. La synthèse d'H. Prade (versions (min,max) et (min,+) de la théorie de l'utilité) a mis en lumière un pan de littérature que beaucoup ignoraient.
Il reste beaucoup à exposer sur ce thème. En particulier, les aspects asymptotiques très riches (grandes déviations) n'ont pas encore été traités.
Bilan 97. Thème un peu jeune. Pas encore d'action.
Bilan 97. Exposés de J. Mattioli (Detection de défauts dans des images) d'A. Benveniste (prévu à la réunion de Juin, lien (max,+) et systèmes temps réel).