Rencontre de la chaire
7 février 2024 matin
amphithéâtre Becquerel
(Ecole polytechnique, Palaiseau).
9h30 -10h : Acceuil Café
10h00-10h40 : Pierre Barbillon
(AgroParisTech) -- Prise en compte de données manquantes ou
partielles pour la détection de structures dans les réseaux
écologiques
10h45-11h25 : Maxime Derex
(CNRS, IAST) -- Challenges expérimentaux et théoriques en
évolution culturelle
11h25-11h55 : pause
11h55-12h35 : Thomas Koffel
(Université Claude Bernard Lyon 1) -- Connecter les échelles
locale et régionale avec les modèles de métacommunautés
stochastiques : compétition, dérive écologique et dispersion.
La rencontre sera suivie d'un déjeuner offert à tous les
participants.
Résumé de P. Barbillon :
Les réseaux sont un outil puissant adapté pour décrire les
systèmes d’interactions entre espèces telles que les plantes et
pollinisateurs. Les propriétés architecturales des réseaux
peuvent être étudiées par l'ajustement de modèles à blocs
stochastiques et latents qui forment des groupes d'espèces (par
exemple des plantes ou des pollinisateurs) présentant des
profils d'interaction similaires.
Cependant, l'échantillonnage de ces réseaux est un travail
fastidieux et de nombreux jeux de données ne révèlent qu'un
sous-ensemble des interactions existantes. Le processus
d'échantillonnage peut induire d'énormes biais dans les
analyses statistiques des réseaux qui ne sont pas pris en
compte dans la plupart des travaux traitant de leur structure.
Cela soulève des doutes quant à la connaissance actuelle de la
structure des réseaux écologiques et de leur réponse prédite
aux perturbations.
Dans cet exposé, nous présenterons deux manières de
conduire l'inférence de modèles à blocs latents en présence de
données incomplètes. Nous distinguerons le cas où certaines
interactions sont clairement identifiées comme manquantes du
cas où une absence d'interaction peut correspondre soit à une
interaction écologique impossible, soit à une interaction
existante mais non échantillonnée.
Nous montrerons alors sur des exemples réels que les
structures inférées sont différentes de celles inférées si les
données avaient été considérées comme complètes.
Résumé de T. Koffel :
L'écologie des métacommunautés étend le concept de
métapopulation pour fournir un cadre théorique permettant de
comprendre les interactions entre plusieurs espèces dans des
paysages spatialement subdivisés. Malgré l'intérêt porté aux
métacommunautés, la théorie est actuellement organisée de
manière lâche en paradigmes disjoints tels que le tri des
espèces, la dynamique des patchs, les effets de masse et la
théorie neutre. La conciliation de ces modèles divers dans un
cadre unifié nécessite l'inclusion de trois processus
écologiques fondamentaux : la sélection (processus basés sur la
niche), la dérive écologique (stochasticité) et la dispersion.
Je présenterai un modèle de métacommunauté compétitif de
Lotka-Volterra qui inclut tous ces processus. Tout d'abord, nous
examinerons des systèmes ouverts, où les immigrants proviennent
d'une population source. Ensuite, nous examinerons de véritables
métacommunautés où les immigrants proviennent d'autres patchs
dans le paysage. En utilisant des techniques numériques
efficaces pour calculer les équilibres et les critères
d'invasion, nous déterminerons comment le résultat régional de
la compétition dépend des interactions locales, de la dispersion
et de la taille de la population locale. Je conclurai en
présentant des perspectives futures de développement du modèle.